Réseaux Humains / Réseaux Technologiques, journées d'étude de l'Université de Poitiers

Les projets et les attentes institutionnelles scolaires ! Tel est le sujet qui m'a été proposé en tant qu'intervenant. Je m'en tiendrai à citer quelques points. Je ne sais pas si les communautés éducatives ont des attentes en matière de création d'intranet. Le mot intranet est globalement méconnu. Nous avons plutôt des projets de création de réseaux (je parle ici en tant que responsable de la Mission aux technologies de communication de l'Académie de Poitiers); on s'exprime plutôt en termes de réseau quand on vient vers nous et je crois que le travail à faire avec les communautés, les équipes d'animation, c'est de réfléchir justement à ce qu'est un intranet, avec la double direction, celle qu'on a vue dans la 1ère table ronde, la cohésion documentaire, et cette notion de cohésion entre les membres des communautés éducatives.

Néanmoins beaucoup de lycées de cette académie ont des intranets. Pour chaque création, il y a eu un effort particulier de management, avec certaines remises en cause.

Je citerai quelques exemples phares qui ont constitué pour nous et qui constituent encore des lieux de références.

• Une première opération importante s'est appelée "de la maison au collège". Elle n'avait pas pour objectif de créer un intranet au collège, mais plus prosaïquement de développer des relations à l'intérieur de la communauté éducative. Il s'agissait simplement d'utiliser des outils de messagerie et d'échange qui sont un des éléments d'un intranet. Les progrès dans les cursus scolaires qui pouvaient être espérés par la mise en place de tels dispositifs se sont révélés finalement extrêmement modestes alors qu'en revanche on a vu des progrès importants dans les relations entre les différents acteurs. Il y a eu des éléments très positifs, il y en a eu d'autres qui l'étaient moins quoiqu’une crise puisse être aussi quelquefois jugée comme positive. En tout cas, ce dont on est sûr c'est qu'on était parti dans un collège extrêmement dynamique et qu’après l'opération, qui était bien inscrite dans une durée, le collège est resté extrêmement dynamique. Donc, on n'a pas eu de déperdition de l'énergie des acteurs du projet. Ce collège a gardé une longueur d'avance sur d'autres dans ce domaine-là.

• Une deuxième famille de projets qui est en train de naître porte le thème générique de "cahier de textes électroniques" Il s'agit là aussi de développer les relations entre tous les acteurs des communautés éducatives. L'essentiel, tel que je le vois aujourd'hui, c'est bien le projet que portent les acteurs et non pas la technicité qui est mise en œuvre. Ces projets du point de vue technique sont nourris de différentes technologies. Souvent, d'ailleurs, comme les porteurs de projets sont eux-mêmes des acteurs dynamiques en matière de relations mais également des techniciens, on a la volonté de créer des outils techniques ad hoc et ce n'est peut-être pas la meilleure solution après pour pouvoir transférer. L'un de ces projets a commencé à être mené avec Stéphane Gaultier qui est ici et le programme d’e-manuel qu'il porte me semble extrêmement novateur et intéressant pour structurer des développements ultérieurs.

• Troisième catégorie de projets. Au-delà des communautés éducatives des établissements scolaires, il y a des communautés éducatives plus larges qui peuvent structurer le travail de ces communautés. Le programme : "un professeur formé un micro" mis en place dans la Vienne, a doté mille professeurs d'un micro et leur a offert des formations adaptées. Ce programme a demandé à chacun d'être un peu créateur, en donnant au moins un scénario pédagogique. On mesure bien en vraie grandeur sur tous les professeurs de collège d'un département l'effort qu'il y a à faire d'abord en communication. Ce projet n'avait pas simplement l'objectif de donner une formation à la bureautique, de faire travailler ensemble des communautés d'intérêts, de projets et d'échanges. Il a fallu et il faudra encore beaucoup de relais, beaucoup de médiations, beaucoup d'explications pour arriver au partage et pour cela il faut du temps.