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Débat

Expériences de réseaux

Par André Bernard , Gérard Pangon  et Bernard Bruneau

Animé par Luc Jaëcklé

Publié en ligne le 28 août 2006

Sébastien Ramé, enseignant en sociologie, IUFM de Poitiers :
J'aurais voulu savoir si Bull faisait partie de l'ERT et ce que M. Bruneau pense de l'effet de lobbying de l'ERT sur le monde de l'éducation, notamment en Europe, voire la préprivatisation pour ne pas parler presque de privatisation de l'enseignement, voire de l'éducation. Je voudrais savoir aussi ce que vous pensez des travaux de Gérard de Sylis.

Bernard Bruneau :
Je vais déjà répondre à la deuxième partie de la question : je ne connais pas ces travaux, excusez-moi, donc je ne suis pas en mesure de répondre. Bull ne fait pas partie de l'ERT.

Luc Jaëckle :
Peut-être pourriez-vous préciser ce qu'est l'ERT !

Sébastien Ramé :
C'est la table ronde des industriels européens qui travaillent sur les questions d'éducation et notamment la privatisation avec la construction européenne de l'éducation.

Bernard Bruneau :
Je crois qu'on a participé une fois ou deux à des travaux ponctuels, mais on n'est pas engagé dans ce domaine.

Jean Sabiron, directeur de la Maison des langues, Université de Poitiers :
Ce qui me frappe dans les deux premières interventions, c'est le rôle prépondérant de l'échange, qu'il soit horizontal, qu'il soit avec des enseignants. On parle beaucoup d'autoroutes de l'information, en fait ici, ce sont les autoroutes de l'échange. Et ça, c'est un potentiel, pour l'enseignant, pour l'université, qu'il faut prendre en compte : tous les degrés d'échange, tous les niveaux d'échange, l'échange qui est contrôlé, l'échange qui n’est pas contrôlé, mais l'instrument qui facilite l'échange, c'est un point très très fort, on considère le temps qui a été consacré à exposer tous les tissages d'échanges, la part information est secondaire par rapport à l'échange et à la dynamisation des rapports entre différentes catégories de gens.

Gérard Pangon :
J’ai insisté beaucoup sur les forums, mais ils ne sont qu'un élément du site, qui est un site d'information. On a fait en sorte qu'il y ait une personnalisation du site. J'ai dit que les internautes étaient chez eux. Ils peuvent choisir de personnaliser les programmes de télévision. Je repense à ce qui a été dit tout à l'heure sur la télévision numérique, ils peuvent choisir de personnaliser ce qui concerne le cinéma et vous, vous n'avez vu qu'une partie du site Télérama, c'est-à-dire des rubriques télévision et cinéma. Il y a désormais le livre, le multimédia, les festivals, etc. L'échange est capital, mais l'information est aussi quelque chose de fondamental et l'information à condition, j'insiste énormément là-dessus parce que la déontologie est capitale, à condition qu'il y ait une possibilité d'authentification des sources.

Jean Sabiron :
M. Bernard, pouvez-vous nous donner un aperçu de ce que les enseignants ressentent comme évolution de leur métier ?

André Bernard :
Il faut répartir les enseignants en deux catégories : il y a ceux qui sont initiateurs du projet, qui connaissaient l'outil, qui savaient l'utiliser et ceux qui ont été obligés de s'y mettre puisque l'expérience ne pouvait fonctionner que si tous les enseignants de la classe étaient d'accord. Il y a eu une période de formation puisque nous avons commencé à la fin du premier trimestre. Au niveau de la formation des enseignants, nous sommes passés par des périodes de grand découragement. Certains collègues ont vraiment galéré au départ. Il y a eu des périodes où, via le courrier électronique ou par le téléphone ou directement au collège, il a fallu en réconforter quelques-uns. Maintenant, au terme de la première année, on peut considérer que tous se sont appropriés l'outil.
Les utilisations sont différentes selon les disciplines. Les gens qui enseignent l'histoire-géo, les sciences de la vie et de la terre, les sciences physiques vont surtout chercher des informations sur Internet. De l'autre côté, vous avez l'enseignant de français, l'enseignant de maths que je suis, qui ne vont pour ainsi dire jamais sur Internet. Nous avons des logiciels de soutien et nous faisons du soutien en direct à l'aide de la messagerie. Au niveau des enseignants, les approches sont différentes. En dessin, par exemple, l'enseignante va faire des visites virtuelles de musées, ce qui est important parce que, pour nous en milieu rural, à chaque fois que nous voulons visiter une exposition, il faut au moins venir à Poitiers. Poitiers, un bus pour une classe, c'est 500 F. Etant donné ce que sont les budgets, cela pose des difficultés. Le professeur devient un guide. Il indique à ses élèves les recherches à faire, les sites à consulter. Les séquences de travail en classe sont des mises en commun des informations recueillies et la réalisation de synthèses. Après le vécu de la première année, il y a des sources de satisfaction importantes, mais il y a aussi des déceptions puisque l'expérience n'a pas fait de miracle. Les élèves qui sont en refus du milieu scolaire, il en existe, ont pratiquement refusé tout ce qui était activité scolaire. Ils ont utilisé l'outil : ils sont allés chercher de la documentation sur plein de choses mais tout ce qui concernait le scolaire, ils ont dit, ça c'est du boulot, on n'en veut pas. Maintenant, pour la suite de l'expérience, nous nous posons la question suivante : est-ce que ces gens qui rejettent l'école et toutes les activités qu'on peut leur proposer mais qui utilisent quand même l'outil, est-ce qu'on peut récupérer leurs acquis ? Est-ce que ces élèves vont mettre à profit ces acquis dans les orientations qu'ils vont prendre ?

Luc Jaëcklé :
Merci. Avant de passer à une autre question, M. Bruneau voulait compléter la réponse.

Bernard Bruneau :
Oui, par rapport à la réaction de quelques-uns de nos 150 formateurs, il est clair qu'on a un certain nombre de précurseurs et un certain nombre de suiveurs et on a une partie non négligeable, franchement hostile à ce type d'activités. Les gens, ils s'y intéressent parce qu'ils le vivent comme une menace. Certains vont jusqu'à dire : qu'est-ce que c'est que ce bazar qui va me piquer mon boulot ou au moins le changer ? Ce qu'on peut quand même ajouter, c'est que pour ceux qui ont bien voulu jouer et entrer dans le système, la plupart s'y trouvent très bien parce qu'ils éprouvent un renforcement de leur activité pédagogique qui est exceptionnel. Ils deviennent des facilitateurs, ils aident les gens à travailler, ils ont une baisse sensible de l'activité de transfert de connaissances, ça c'est clair par rapport à ce qu'on a à traiter, par contre leur activité de pédagogie de facilitation, d'aide au travail se trouve renforcée et ceux qui ont bien voulu jouer le jeu se sentent franchement valorisés par rapport à leur travail maintenant, mais on a aujourd'hui 25, 30% des gens qui sont engagés dans ce procès et puis il y en a au moins 50% qui freinent des quatre fers.

Sébastien Sicot, DG XII Bruxelles :
Ancien disciple d'Edmond Bizard, j'aurais voulu pour rebondir sur la question de la privatisation de l'éducation, demander à M. Bruneau et à M. Bernard s'ils ont l'impression d'avoir créé chacun des réseaux humains, à savoir pour M. Bruneau : est-ce que vous pensez que c'est simplement un réseau technologique, c'est-à-dire simplement des économies d'échelle sur la formation, vous avez parlé de certification des formations, c'est l'esprit Microsoft aussi si on veut prendre un exemple connu, c'est-à-dire que les individus ne comptent plus du tout pour leur qualité propre, mais simplement pour les qualités de travail certifiées par des organismes de formation et j'aurais voulu demander à M. Bernard s'il a vraiment l'impression d'avoir créé un réseau et s'il a vraiment l'impression d'avoir créé un réseau nouveau dans un monde rural, est-ce que c'est par l'outil technologique ou alors est-ce que ce n'est pas simplement, comme moi j'ai pu en avoir l'expérience dans mon collège, simplement par un projet ?

André Bernard :
Dans le collège, il y a plein de projets autres que celui-là. À chaque fois qu'il y a un projet, il y a une communauté qui se crée autour du projet et qui génère un réseau. Là, nous allons un petit peu plus loin. Sur un projet, il y a généralement une classe ou un groupe d'élèves et quelques enseignants. Là, nous avons une classe entière et l'équipe pédagogique au complet. Il existe une vie de classe puisque tout le monde est impliqué dans le projet. Avec les élèves nous avons des relations différentes. Il est plus facile pour beaucoup d'élèves de s'exprimer par l'intermédiaire de la messagerie. Ils nous confient des choses qu'ils ne nous diraient pas en cours directement. Ensuite, c'est à nous d'utiliser ce message pour engager une conversation plus approfondie. De plus, je n'en ai pas parlé dans ma présentation, nous avons créé au niveau de la classe un système de tutorat. Chaque professeur est tuteur de deux élèves. Le tuteur est celui qu'on peut appeler quand quelque chose ne va pas ou qui appelle quand il sent qu'il y a un besoin. Ainsi, certains professeurs sont devenus des confidents. Il s'est créé au niveau de l'équipe des professeurs, au niveau du groupe d'élèves et au niveau de l'ensemble professeurs/élèves une nouvelle relation qui est un peu plus forte que celle que nous connaissions auparavant.

Bernard Bruneau :
Je vais rebondir. En fin de compte, il se passe à peu près la même chose dans le cadre du deuxième exemple que j'ai cité dans mon exposé où on travaille avec des forums par rapport à une promotion et il s'est créé un effet induit : ça a créé un réseau des anciens élèves, des actuels et des anciens qui continue à vivre, qui intègre là aussi les tuteurs les intervenants, les gourous techniques qui ont pu intervenir et où il y a en fin de compte, après, des échanges d'expériences, voire même des échanges de postes, il y a des choses de ce type. Donc, c'est vrai, vous avez raison, au départ, c'était bien une création de compétences certifiées et puis se crée derrière tout un réseau : les gens ont envie de continuer à travailler entre eux, à communiquer, à échanger un certain nombre d'informations sur leur travail, sur des éléments techniques et tous ces volets-là.

Marc Guillaume :
C'est un peu le prolongement des deux remarques précédentes. Ce qui m'a frappé dans l'exposé de Bernard Bruneau, c'est le fait qu'il faut à certains moments opérer un regroupement et c'est une sorte de loi empirique : tous ceux qui ont fait de la formation assistée par réseaux, dans leur vocabulaire disent : le distantiel appelle le présentiel. Chaque fois que j'ai entendu des exposés et je les ai pratiqués aussi un peu comme M. André Bernard, le présentiel est en quelque sorte un sous-produit du distantiel et l'efficacité du système est bien meilleure quand on peut articuler les deux choses. Alors, c'est intéressant : cette loi empirique ; il faudrait savoir d'abord à quoi elle répond, en quoi au fond les échanges intellectuels ne sont-ils pas suffisants quand ils passent seulement dans les réseaux virtuels ? Une partie de la réponse, me semble-t-il, s'explique par tout ce courant qu'on appelle parfois l'intelligence émotionnelle qui a été popularisée, par exemple par A.R.Damasio dans un livre traduit en français par L'Erreur de Descartes, mais il y a beaucoup d'autres auteurs qui réfléchissent sur cette dimension corporelle, affective qui existe dans la présence, dans la coprésence et ça, ça doit non seulement expliquer mais surtout on doit le garder en mémoire pour ne pas croire au développement du virtuel dans tous les espaces et y compris dans les espaces de citoyenneté. Donc, je crois que le message que vous avez fait passer confirme quelque chose de très important.
Je voudrais faire une autre remarque sous forme presque de question à M. André Bernard en commençant par l'anecdote suivante. On m'a raconté qu'un professeur voit arriver un superbe dossier et puis il a dit à l'élève : il est magnifique ton dossier, maintenant, expose-le moi. Et l'élève était un peu sec. Parce que justement il avait récupéré ce dossier sur Internet et, comme vous l'avez très bien dit, les élèves, ils ont très bien acquis le couper/coller. Entre parenthèses, je dirais que j'ai fait il y a une dizaine d'années à l'université Dauphine un peu la même expérience ; Internet à l'époque existait mais le web n'existait pas, mes étudiants quand je leur demandais de faire un exposé, étaient obligés d'aller à la bibliothèque et de réfléchir et d'écrire. Aujourd'hui, si je refaisais ces cours, c'était des cours qui s'adressaient à des sportifs de haut niveau, les étudiants feraient comme vos élèves à vous, ils feraient du couper/coller. Alors, ça pose une vraie question, me semble-t-il. C'est la question que je veux vous poser. Est-ce que des élèves ou des étudiants qui font du couper/coller apprennent vraiment quelque chose à part, ce qui leur servira d'ailleurs professionnellement ? Combien de gens font ça dans leur activité professionnelle et donnent des dossiers qu'ils n'ont même pas lu à leurs subordonnés ou à leurs clients ! Moi-même, je l'ai fait d'ailleurs. Donc, est-ce que véritablement c'est une formation ? Parce que lier n'est pas lire. Et, puisque vous êtes professeur de mathématiques, que diriez-vous d'un élève qui vous répondrait à une question en se servant de sa calculette ? Vous ne diriez pas qu'il a appris des mathématiques. Donc la question qu'on pourrait quand même se poser, qu'il faut se poser même si elle est un peu taboue c'est : jouer avec ces technologies, est-ce que c'est véritablement former, est-ce qu'il n'y a pas un évitement, est-ce qu'il n'y a pas même de mauvaises habitudes qui peuvent se prendre ou autrement dit - je crois que là on est dans la préhistoire - il va falloir revoir le statut de ces outils tels que la calculette. C'est très bien de former nos élèves et nos étudiants à se comporter professionnellement, mais est-ce que l'école doit se limiter à cela ? Enseigner les mathématiques, est-ce que c'est seulement savoir se servir d'une calculette ? Souvent oui, mais pas seulement. Donc, je crois qu'il faudra après cette période un peu d'émerveillement, se poser des questions peut-être encore plus compliquées.

André Bernard :
Nous sommes au niveau quatrième, les recherches qui sont demandées sur le Net sont des recherches dirigées. Les professeurs vont d'abord explorer les sites, relèvent les adresses et les communiquent aux élèves. Le travail des élèves consiste donc à aller explorer le site, prendre les informations qui les intéressent et à partir de là, ils doivent rédiger un document. L'utilisation du copier/coller est autorisée mais le résultat de la recherche ne doit en aucun cas se résumer à cela. Dans tous les cas, il doit y avoir un effort de rédaction de la part des élèves. Une charte d'utilisation a été établie à ce sujet avec les élèves et je peux dire qu'elle est assez bien respectée.
Pour ce qui est de l'emploi de la calculette en maths, je vous dirais que le calcul pur, c'est pas de la mathématique. À partir de la classe de quatrième, il y a des activités qui ne peuvent se faire qu'en utilisant une calculatrice. Ce n'est qu'une très petite partie du programme de quatrième, par contre, les élèves ont à leur disposition un tableur qui permet de mettre en place des activités de raisonnement sur la conduite d'un calcul. Ils ont aussi à leur disposition un logiciel, Cabri Géomètre, qui permet de réaliser toutes les figures de géométrie. Les élèves ont ainsi un véritable cahier de brouillon électronique. Ceci donne une dimension tout à fait nouvelle à la géométrie. Comme moi, lorsque vous étiez élève, vous réalisiez une figure sur votre feuille de brouillon. Cette figure était un cas particulier et à partir de là, il fallait imaginer le cas général. Maintenant, vous avez une figure, une fois que cette figure est faite, vous l'animez comme vous voulez. Les recherches de lieux géométriques, par exemple, deviennent des choses remarquables. C'est un outil qui amène un plus pour les élèves.

Guy Lafrechoux, professeur de sciences physiques, lycée Louis Armand, Poitiers :
Je voulais poser la question des logiciels parce qu'ils sont transparents depuis le début, mais je voudrais poser la question du coût, c'est-à-dire qu'il y a des logiciels qu’on achète, les logiciels dits gratuits type Linux par exemple, et les shareware et les freeware et je voudrais savoir pour chacun d'entre vous si vous avez une question, si vous avez réponse à ça, c'est-à-dire comment vous avez travaillé, entre autres par exemple pour monter le site de Télérama et dans les établissements scolaires, je sais un peu de quoi il retourne, mais pour M. Bruneau, je voudrais savoir aussi.

Gérard Pangon :
Pour le logiciel de forum de Télérama, c'est un logiciel américain qui s'appelle WebBoard qui n'était pas utilisé en France, qu'on a découvert. On l'a acheté 3 400 F. Après, il y a des versions de réactualisation. Comme il y avait des gens en interne qui avaient des compétences, on a fait travailler un graphiste. On peut, si on fouille dans le logiciel voir toutes les fonctions anglaises qu'on a supprimées, qu'on a modifiées avec un petit peu de programmation. Voilà pour le logiciel. Maintenant le site, c'est beaucoup plus compliqué. Alors, là, il faudrait que je vous explique toute la mécanique... Disons que c'est un site qui est fait en ASP, je ne sais pas si vous-connaissez la technologie, c'est-à-dire que les pages sont dynamiques. En simplifiant les choses disons que tous les éléments du site sont mis sur un serveur et sont transmis par FTP avec des chemins dans un outil éditorial qu'on a développé sur mesure et qui nous permet de faire remonter toutes les images et tous les textes chaque fois qu'on appelle la page. En ce qui concerne les programmes de télévision et les programmes de cinéma, c'est une machinerie informatique qui a été développée à notre demande pour faire monter sur le web les quatre bases de données simultanées. Pour les programmes de télévision, il y a une première base de données qui comporte la grille sèche de 125 chaînes européennes (la grille sèche, ça signifie le titre de l'émission, l'horaire, la durée, le réalisateur, le sous-titrage, les comédiens, etc). Il y a une deuxième base de données, qui est une base de données venant des archives de Télérama ; c'est une base de données informatique qui est formatée d'une certaine façon. La troisième base de données, c'est la base de données d'actualisation de la rédaction web et la quatrième base de données est la base de données de l'utilisateur qui a été personnalisée suivant ses choix. Un clic, tout ça se mélange et ça vous donne le programme.
Il y a dix personnes qui travaillent avec moi sur le site de Télérama pour l'actualisation quotidienne et pour le développement. On a un hébergeur ; le budget de fonctionnement est à peu près de 6 millions de francs par an et la fabrication du site Télérama, elle-même, si je compte juste le développement et la technique, c'est un peu moins d'un million de francs.

André Bernard :
Notre expérience est sponsorisée par Microsoft. Microsoft a fourni cinquante licences gratuites pour le Pack Office et trente-huit encyclopédies Encarta. Chrysis est partie prenante dans l'expérience. Tous les logiciels soutien- collège que nous utilisons ne sont pas donnés mais vendus à des prix réduits. Pour le logiciel de dessin Cabri-Géomètre, nous le possédions en version établissement et, Texas, quand nous lui avons fait part de l'expérience, nous a dit : «on vous donne l'autorisation de le développer sur toutes les machines qui sont confiées aux élèves».

Bernard Bruneau :
Moi, je ne suis pas sponsorisé par Microsoft, donc il faut que je m'autofinance !

Luc Jaëckle :
Nous nous en doutions !

Bernard Bruneau :
Il y a deux volets. Il y a les aspects «contenants» et outils de télédistribution et ensuite il y a les aspects «contenus». Sur les aspects «contenants» : aujourd'hui, on l'entraperçoit sur la vidéo de présentation, on utilise une plate-forme qui est développée par Asymetrix, sachant que le fondateur d'Asymetrix c'était le cofondateur de Microsoft avec Bill Gates à l'époque. Donc, on utilise une plate-forme qui s'appelle Librarian. Librarian, c'est une plate-forme de télédistribution qui s'installe soit dans un environnement Unix, soit dans un environnement Windows NT. Le serveur, du point de vue logiciel, le logiciel serveur vaut entre 50 et 60 KF et la licence d'usages, elle varie en fonction du nombre de personnes. En gros, c'est entre 200 F et 300 F. Même si vous prenez à 200 F et que vous multipliez par 3 500 qui est l'une de nos populations cibles, cela fait des chiffres non négligeables. Voilà déjà pour ce volet-là et, pour l'aspect «contenus», nous sommes amenés à développer nous-mêmes des contenus spécifiques. On en intègre un certain nombre du marché, dans certains cas, mais dans la plupart des cas, on va développer des contenus spécifiques et, bon an mal an, j'en développe pour 4 MF par an. Je le revends à mes commanditaires qu'ils soient internes ou qu'ils soient clients de Bull.

Jean-François Cerisier :
J'ai à la fois une brève remarque à faire et puis une question à poser aux trois intervenants. La remarque est plutôt adressée en réponse à la remarque de Marc Guillaume tout à l'heure et concerne le copier/coller : je me demande si on ne faisait tout de même pas du copier/coller avant Internet, avant l'informatique et que lorsqu'on demandait à des élèves de faire un exposé à partir de documents, la copie, les extraits qui n'étaient pas forcément lus et réellement intégrés mettaient en œuvre des processus semblables et que la question qui est derrière, c'est bien celle du traitement de l'information. Elle est sans doute accrue avec les nouveaux outils mais elle n'est pas fondamentalement nouvelle.
Quant à la question, elle s'adresse aux trois intervenants et porte sur les exclus. Le mot est peut-être un peu fort mais vous décrivez des situations où vous avez construit des réseaux, des groupes. Dans les groupes, il y a un intérieur, il y a aussi un extérieur, il y a ceux qui en font partie et ceux qui n'en font pas partie. Alors, si on prend cas par cas : au collège de Couhé, qu'en pensent les enseignants qui ne font pas partie de l'expérimentation, qu'en pensent aussi les élèves des autres classes ? Peut-être qu'à Télérama, ce sont les autres rédacteurs, les autres branches de la rédaction et chez Bull les formateurs qui n'utilisent pas ces outils.

André Bernard :
Au niveau du collège de Couhé, une fois que l'expérimentation a été rendue publique et que le choix de la classe a été fait, il y a eu des réactions de jalousie. Avoir gratuitement un ordinateur connecté à Internet pendant deux ans cela représente quelque chose d'important. Il y a eu des réactions du même ordre au niveau des parents. Seules deux familles possédaient déjà un ordinateur et personne n'était connecté à Internet. Les livraisons de matériel ayant eu lieu pendant les premiers jours décembre, pour beaucoup de familles, c'était l'arrivée du Père Noël. Les tests de contrôle des connaissances ont été mal vécus par les élèves qui ne faisaient pas partie de l’expérience. Pour eux, c'était une contrainte supplémentaire et ils n'avaient rien en compensation.

Depuis, les attitudes ont évolué. Certains élèves qui font partie de l'expérience trouvent cela très astreignant et d'autres disent être bien contents de ne pas faire partie de l'expérience. En effet, dans le contrat qui a été passé avec les élèves, il y a obligation d'ouvrir tous les jours de classe sa boîte aux lettres, de répondre aux messages et d'effectuer les recherches demandées. Pour l'élève qui ne vient au collège que contraint et forcé, c'est une contrainte supplémentaire. Avant, lorsqu'il quittait le collège à 16h30, il était tranquille jusqu'au lendemain matin. Maintenant, dès qu'il arrive chez lui, les professeurs sont encore là par l'intermédiaire de la machine. S'il ne répond pas aux messages, cela se voit tout de suite, alors qu'avant, s'il n'était pas interrogé, personne ne pouvait savoir s'il avait ou pas travaillé. Dans certaines familles, les parents intéressés par ce nouvel outil suivent davantage le travail de leur enfant, ce qui n'est pas toujours du goût de ce dernier !
Si je peux rajouter : pour certains élèves, la communication par l'intermédiaire du courrier électronique pose le problème de la lecture. Au niveau quatrième, il y a des élèves qui ne maîtrisent pas encore la lecture. Lorsqu'un professeur demande un travail ou une recherche, cela se traduit toujours à l'écran par un texte qu'il faut lire et comprendre. Pour certains élèves, c'est une difficulté supplémentaire. Pour l'élève qui lit parfaitement, qui comprend bien ce qu'il lit, tout va bien. Toutes les questions doivent être traduites par un texte. Il faut donc essayer de faire des efforts de rédaction et si possible faire attention à l'orthographe. Ces contraintes de lecture et d'écriture imposées par ce nouvel outil doivent pouvoir être exploitées pédagogiquement.

Gérard Pangon :
Il y a 95 journalistes à Télérama papier. Ils ne sont pas contents quand je dis Télérama papier et ceux qui ont été très impliqués, c'est évidemment ceux de la documentation. Je l'ai déjà signalé, la documentation a été informatisée mais il a fallu formater un certain nombre de choses et, à la documentation, cela a été pour eux un travail qui était de remise en cause. Ils avaient un peu envie de le faire mais quand on remet en cause, on a un peu envie avant que cela commence et puis quand on est dedans on a un peu moins envie de temps en temps. En ce qui concerne le reste de la rédaction, les rubriques «télévision» et «cinéma» étaient ouvertes, il y avait simplement les journalistes de la télé, un peu parce que là on débite beaucoup. Ceux du cinéma aussi étaient intéressés. Les relations se passent assez bien. En cinéma, par exemple, on a un sujet sur Wenders et ce sujet sur Wenders comporte un entretien avec Wenders, ses musiques. Les journalistes de la rédaction papier ont réalisé ce sujet pour nous. Service par service, il y a des conférences de rédaction ; dans les conférences de rédaction, on sait ce qui va se passer, on voit les journalistes qui font telle ou telle chose et on dit : comment est-ce qu’on monte le sujet ensemble ? Nous ne sommes pas des éditeurs, nous inventons quelque chose. Nous avons fait des tas de sujets sur le cinéma qui sont des sujets interactifs faits en discussion avec la rédaction du magazine papier. Il ne faut pas dire que beaucoup de journalistes du papier soient enthousiastes pour le faire. Personne n'est contre mais pour la collaboration, c'est parfois un petit peu difficile parce qu'ils sont installés dans d'autres habitudes, ils ont des rythmes qui sont absolument différents des nôtres.
On a eu une expérience très intéressante au Festival de Cannes où on a couvert le festival en quotidien. Cela paraît banal mais quand on est un hebdo comme Télérama, ça change quand même pas mal les choses et quand on est obligé de boucler le journal dix jours avant le palmarès et que le journal qui sort après le palmarès ne dit rien du palmarès, c'est un mélange épouvantable chaque année. Là, le palmarès a été donné à 20h, et, à 20h 10, il était sur le site avec les commentaires. Donc, ça, c'est la rédaction «cinéma» qui l'a fait, donc qui participe bien. Il y a eu un entretien avec Umberto Eco, on a le son d'Umberto Eco. On a plein de choses de ce genre. Je ne vais pas aborder la question des droits ; c'est aussi une question importante et on en discute. Je pense que les journalistes ne sont pas des auteurs, donc ce n'est pas des droits d'auteurs.

Bernard Bruneau :
Vu du côté des apprenants, on a commencé par un certain type de population. Aujourd'hui, on est en train d'étendre à d'autres populations mais c'est vrai, même si éventuellement on peut le contester, on est amené à travailler avec une certaine logique économique. Nos populations cibles sont systématiquement les plus nombreuses et les plus dispersées. On a travaillé avec les ingénieurs de maintenance, actuellement, on est en train de basculer un certain nombre de choses pour les ingénieurs commerciaux qui ont la même problématique de nombre et de dispersion. Ça, c'est le côté des apprenants. Pour ce qui est des formateurs frustrés, j'ai dit qu'il y avait un certain nombre d'opposants, donc ceux-là, on essaie progressivement de les convaincre. Ce ne sera pas nécessairement très facile pour certains et les frustrés de la première heure, maintenant, on les intègre, ils viennent, ils ont des projets et ils veulent jouer. Ils ont vu qu'il y avait un certain nombre de choses qui marchaient, qui pouvaient se faire, donc ils viennent avec leurs projets et leurs idées et, nous, on les intègre pour monter de nouveaux projets avec eux. Donc les frustrés sont progressivement intégrés. C'est une population hyper-intéressante pour nous la population des frustrés. On pratique la contagion !

Colette Ring, documentaliste, lycée du Bois d'Amour, Poitiers :
M. Bernard, quel suivi envisagez-vous pour l'année prochaine, c'est-à-dire est-ce que les 4e B deviennent des 3e B à part entière, avec leur ordinateur, etc. ?

Nadia Delci, formatrice multimédia, OAVUP :
Quelles incidences sur les résultats scolaires avez-vous relevées ? Est-ce que vous avez fait une évaluation par rapport à cette première année, par rapport à la classe elle-même et par rapport aux autres classes ?

André Bernard :
Cette classe de 4e B va devenir une classe de 3e B, les élèves gardent leur matériel. A quelques exceptions près, puisque nous avions mis dans cette classe un élève qui était en échec scolaire et qui refusait totalement l'école. Nous l'avons mis en connaissance de cause, en disant : on va voir ce qu'il va faire. Il a fait plein de choses, il est allé visiter plein de sites se rapportant à sa passion : la pêche. Au niveau scolaire, il n'a rien fait, mais il a acquis des savoir-faire. Il est content de son année et il a été agréable. Il part en apprentissage. Une bonne élève, à la demande de la Fédération française de judo entre en sport-études judo au lycée Camille Guérin. Elle va laisser tout son matériel avec beaucoup de regret. Sa mère est venue nous consulter avant d’accepter cette proposition. Autrement, deux élèves vont redoubler. Deux élèves ont demandé et obtenu une orientation en troisième technologique. Tous ces élèves rendent leur matériel. Pour des problèmes de gestion d'effectifs, nous intégrons dans cette classe trois redoublants de 3e. Ils auront une formation de deux jours à la fin des vacances pour apprendre à utiliser la messagerie électronique. Après cette formation, ils emporteront le matériel chez eux. Il sera intéressant de voir comment ces élèves vont s'intégrer dans le projet.
L'évaluation de début de 4e portait sur les acquis de fin de 5e en français et mathématiques. Ces tests ont été dépouillés, tous les résultats sont enregistrés. Nous avons une photo à l'état initial. Nous nous sommes posé la question : est-ce que nous faisons une évaluation en fin d'année ou en début d'année prochaine ? Nous avons opté pour la deuxième formule. Huit jours après la rentrée de septembre, tous les élèves de 3e de l'établissement passeront les mêmes tests de maths et de français. Après dépouillement, nous essaierons de voir si les élèves de la classe de 4e B qui, au départ, étaient la classe la plus faible de l'établissement, ont comblé une partie de leur retard ou si tout ce que nous avons fait n'a servi à rien au niveau scolaire. Nous avons prévu une autre évaluation en fin de troisième. À partir de la prochaine rentrée scolaire une évaluation externe du point de vue humain (élèves, professeurs et parents) va être réalisée par une personne de l'équipe de M. Dubet. Ces résultats seront connus en juin 2000.

Christian Pinaud, CNET, Rennes :
Je voudrais revenir sur l'interaction entre les réseaux humains et les réseaux technologiques. Le début de cette journée a commencé avec une évocation des fonctions attachées à des réseaux très techniques : la commutation, la diffusion, etc., et puis après on a vu à travers vos exposés qu'il y avait, en particulier dans la façon dont M. Bernard parlait de son expérience à Couhé, des réseaux d'élèves et des réseaux de professeurs et d'un seul coup on voit bien que la dimension technique dans votre discours a légèrement disparu, puisqu'en fait c'est des fonctions de relations entre individus, c'est des liens entre individus. On a assez peu évoqué ce qui se passe entre les deux, peut-être un peu dans le discours de M. Pangon et je voudrais revenir sur l'apprentissage des savoir-faire technologiques. On sent bien que dans le monde de l'éducation, l'apprentissage par les élèves et par les professeurs de ces savoir-faire techniques, on le voit aussi à travers l'exposé et la raison d'être de la société Bull dans son ingénierie et son conseil, c'est bien l'apprentissage et la dextérité à manipuler ces savoir-faire et c'est pas évident, on n' y arrive pas facilement. C'est le premier stade. Le deuxième stade qui est encore plus difficile, c'est la manipulation des langages et il y a eu quelques questions insidieuses dans la salle autour des logiciels. Les questions insidieuses ont porté sur les prix mais on pourrait dire : quelle est la compatibilité de tous ces logiciels entre eux ? Il y a une difficulté donc aux savoir-faire technologiques, il y a une difficulté encore beaucoup plus grande à la manipulation des langages à travers les logiciels, à leur appropriation, à la transformation d'un format dans un autre. Et, enfin, je voudrais attirer l'attention sur la troisième dimension qui a été en particulier évoquée par M. Pangon qui est l'apprentissage des codes de conduite dans la communauté d'intérêts et on a très bien compris dans son exposé que le monsieur qui s'exprime de façon tout à fait phonétique finit par être rejeté, de même que celui qui s'exprime en lettres capitales, celui qui n'utilise que des invectives sans argumentation, et finalement la communauté d'intérêts, c'est aussi un apprentissage de l'ensemble de ces codes qui permettent que la communauté se crée et je trouve qu'aujourd'hui à travers ces divers éléments on est confronté presque à un arbre à palabres où chacun retrouve son individualité et se pose devant les autres avec son intelligence innée pour apprendre la façon dont on peut établir la communication, apprendre le langage qui va fonctionner entre deux ou trois individus et puis les codes à ne pas transgresser pour ne pas être exclu du débat.

Gérard Pangon :
Je pourrais dire que nous, ce qu'on essaie de faire -je transforme un peu : on essaie de faire de la contagion «irradieuse» !

Bernard Bruneau :
Je peux peut-être dire deux mots sur les aspects technologiques, sur les notions de compatibilité. C'est vrai que c'est aujourd'hui un problème qui subsiste encore. Il y a de très gros travaux en cours sur les aspects de normalisation. Aujourd'hui, tous les producteurs d'outils, de plates-formes, chacun tire dans son coin et essaie que le standard, ce soit le sien. Il y a des travaux importants de normalisation. À mon avis, ça ne va pas aboutir avant deux ou trois ans. Il y a quand même des passerelles qui se mettent en place entre les différentes plates-formes et les différents outils. Sur l'autre volet de votre remarque, c'est vrai aujourd'hui que pour développer des ressources que l'on va mettre en ligne comme ça, si on veut développer des ressources multimédias, interactives, c'est vrai qu'il vaut mieux être formateur dans le domaine informatique que, excusez-moi, formateur en histoire-géographie, c'est vrai qu'on a un peu plus de prédispositions. Dans l'exposé, tout à l'heure, je disais que les outils de développement acquièrent une meilleure facilité d'usage et de productivité, c'est vrai que ça évolue considérablement, mais c'est vrai qu'aujourd'hui il y a une certaine part de programmation qui reste encore à faire.

André Bernard :
Dans notre expérience, il ne faut pas gommer les problèmes techniques. Pour pouvoir faire quelque chose, il faut un minimum de maîtrise de l'outil. Nous avons eu deux jours de formation sur notre temps de vacances au CRDP de Poitou-Charentes. Les élèves avaient touché un petit peu les ordinateurs en techno, en 6/5e. Ils ont eu la chance de rentrer deux jours avant les autres, moi aussi ! Je leur ai fait une formation («le b.a.-ba») pendant deux jours. De plus, toute l'année, pendant une heure par semaine, j'ai été avec eux pour régler tous les problèmes matériels qu'ils ont rencontrés. De plus, toute l'année, tous les soirs, j'ai assuré une assistance téléphonique. J'espère que l'an prochain ça ira mieux !

Françoise Minot, enseignante en communication, IUFM, Poitiers :
J ai une question très brève et vous allez voir très basique. Elle concerne les savoirs élémentaires finalement. Dans les vidéos présentées, je voyais ces élèves de collège qui tapaient avec leurs deux doigts et j'imagine que les enseignants, c'était la même chose. Alors ma question ne correspond peut-être pas au niveau du collège, mais je me demande si l’Education nationale va fabriquer en formation des enseignants d'une part puis en formation des élèves d'autre part, qui sortiront au baccalauréat, des gens qui vont continuer de taper avec leurs deux doigts sur les claviers. Je trouve que c'est tellement libérateur, plus rapide et c'est un apprentissage relativement facile que de taper avec tous ses doigts sans les regarder, surtout sans les regarder parce qu'on fait des fautes en les regardant, que je me demande si on ne devrait pas, comme savoir subsidiaire, en parler un petit peu plus ?

Luc Jaëckle :
Sur ces questions d'ergonomie ?

Edmond Bizard :
Ce sont des propositions que nous pourrons remettre au Ministre de l'Education nationale ! Donc, votre proposition, c'est qu'on ne puisse pas avoir le baccalauréat sans taper avec tous les doigts.

Pour citer cet article :  Bernard André, Pangon Gérard et Bruneau Bernard (2000). "Débat".  Actes des Premières Rencontres Réseaux Humains / Réseaux Technologiques.  Poitiers,  26 juin 1999.  "Documents, Actes et Rapports pour l'Education", CNDP, p. 45-56.

En ligne : http://edel.univ-poitiers.fr/rhrt/document855.php

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n° 1

  • André Bernard

    Professeur de mathématiques, collège  André Brouillé de Couhé.

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  • Bernard Bruneau

    Chef de projet multimédia EAD, société Bull.

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    Enseignant en information - communication, IUT de Laval

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    Rédacteur en chef du site « Télérama.fr ».

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